lundi 8 juin 2015

On fait avec les moyens du bord, témoigne le bénévole qui assure la permanence

Frustration. On fait avec les moyens du bord, témoigne le bénévole qui assure la permanence de l'après-midi, un philologue de 36ans qui a pris une année sabbatique pour écrire un livre sur les mouvements sociaux espagnols. Lorsqu'il y a une réunion, chacun apporte son ordinateur portable. Vous savez, si c'était un parti normal, je ne serais pas là. Nous sommes encore un nouveau-né, mais gorgé d'enthousiasme et d'envie de changer la donne. Sur des étagères coincées entre des rangées de cartons ont été mis en vente des sacs, des drapeaux mauves (la couleur de Podemos), des tee-shirts, des colliers, des cartes postales… Un merchandising naissant qui permet de tirer un maigre pécule pour financer une logistique de survie. Contacté par téléphone, le numéro2 du parti, Iigo Errejón, 31ans tout juste, idéologue du mouvement et chef de campagne des européennes, semble s'en excuser : Ce n'est pas un véritable siège. C'est un lieu provisoire, d'ici peu cela va changer. C'est en tout cas dans cet entrelacs de ruelles de Lavapies - depuis toujours un quartier à air max 90 hyperfuse pas cher,nike air max pas cher paiement paypal,site de vente de chaussures air max 90 la pointe des luttes sociales - que tout a commencé. C'est ici, entre un théatre alternatif et une librairie qui vend surtout des essais politiques, la Marabunta, que Miguel Urbán et Pablo Iglesias - le leader charismatique du mouvement - ont ourdi ce qui allait devenir une révolution politique dans une Espagne où, depuis la fin du franquisme, le bipartisme - socialistes et populares - impose son hégémonie. A l'origine, ce furent d'interminables discussions entre Pablo [Iglesias] et moi, se souvient Miguel Urbán. Nous venions de l'Indignation, de l'activisme politique. Il fallait canaliser la formidable frustration de tant d'Espagnols. Alors, on a créé un parti. Podemos, nous pouvons. Vagues. Lancé en janvier2014, nain par certains aspects (pas d'infrastructures, des réunions dans des cafétérias ou des appartements, un service de presse indigent…), Podemos a aussi des allures de nike ninja foot locker géant. La formation est une dizaine de fois plus présente que le Parti socialiste (PSOE) et le Parti populaire (PP) sur les réseaux sociaux, de Twitter (428 000abonnés) à Facebook (920 000fans). En moins d'un an, il a su rassembler 220 000sympathisants, de quoi faire palir les autres partis, en plein reflux. Surtout, le 15novembre, ce qui n'était qu'un mouvement participatif a officialisé ses structures, une direction de 10membres et un conseil exécutif qui en compte62. Désormais, Podemos en impose. Plus encore : cette formation qui axe tout son discours contre la caste - pour désigner les pouvoirs en place - fait peur. Sa critique d'une démocratie malade, dirigée par des politiciens véreux et des financiers tout-puissants, fait mouche auprès d'une classe moyenne paupérisée et précarisée. Selon de récents sondages du Centre d'investigations sociologiques (CIS), il obtiendrait nike tn air kaufen environ 23% des suffrages en cas d'élections législatives, soit autant, voire plus, que les conservateurs aux manettes ou l'opposition socialiste. Podemos a su devenir une franchise capable d'agglutiner toutes les composantes du mécontentement, et s'alimente de toutes les faiblesses et erreurs du système, analyse le politologue Fernando Vallespín. Leur grande force réside dans une consigne d'action contre le fatalisme, même si les contours de cette action demeurent encore vagues. Le mouvement dispose d'environ 1 000cercles, des cellules de base réparties dans toute l'Espagne. Certaines sont territoriales (quartiers, villes), les autres thématiques (finances, écologie, dette, santé, éducation…). La popularité de leur leader, qui a 742 000abonnés sur Twitter, soit 90 000 de plus que le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, est leur autre grand atout. Issu des Jeunesses communistes, petit-fils d'un républicain condamné à mort par les Nike Tn franquistes, Pablo Iglesias s'est érigé en star cathodique qui donne brillamment la réplique à ses rivaux sur les plateaux de télévision. Queue-de-cheval, bouc soigné, ce professeur de sciences politiques éloquent s'est imposé comme la personnalité politique préférée des Espagnols. Autour de lui figurent quatre autres dirigeants, le noyau dur de Podemos, tous des professeurs de l'université madrilène de la Complutense. Les jeunes indignés de ce parti mauve (couleur de la République) étaient auparavant objets de condescendance, ou de risée, ils représentent désormais une réelle menace pour le pouvoir en place, selon le chroniqueur Miguel Angel Aguilar. La nouveauté, souligne-t-il, c'est que leur arrivée au pouvoir est une possibilité sérieuse. Aucun autre parti ne déclenche une sympathie et un engouement aussi massifs. Le patronat, le CEOE, les qualifie de dangereux pour la confiance des investisseurs et la stabilité financière du pays. Mariano Rajoy, qui n'a de cesse de les stigmatiser comme démagogues utopistes, a annoncé le 5déTN Requincembre un revenu minimum de 423euros pour les chmeurs longue durée : une faon de torpiller la volonté de Podemos d'instaurer un RMI universel. Quant à Pedro Sanchez, le nouveau leader socialiste, toujours pour tenter de désamorcer cette bombe électorale, il s'est prononcé pour la dérogation de l'article135 de la Constitution - approuvé par son prédécesseur Zapatero -, obligeant le pays à la rigueur budgétaire imposée Nike TN Requin par Bruxelles. Et il martèle : Pour l'instant, nous n'avons entendu que leur réquisitoire contre le système. Nous attendons leurs propositions concrètes et viables pour une sortie de crise. Pablo Iglesias ne cesse pourtant de le répéter : Podemos ne s'est pas constitué pour jouer les seconds couteaux. Son objectif déclaré est de gagner les législatives générales de novembre. Si nous nous cantonnons à un rle de figurants, cela n'aurait servi à rien,affirme le leader. Nous sommes ici pour gagner, pour renverser un pouvoir en place et construire un système plus juste.L'ambition anime ce parti qui n'a pas encore soufflé sa première bougie et dont plus de la moitié du conseil exécutif a moins de 35ans. L'ennui, c'est que pour devenir un parti de pouvoir, il leur faut dépasser la barre des 30% des suffrages. Et a, ce n'est pas gagné, augure l'observateur Javier Ayuso. D'où le fait que, depuis l'élection de ses instances dirigeantes, le 15novembre devant 7 000personnes, le parti indigné cherche à ratisser large… en édulcorant son programme. Enterré, le souhait d'annuler la dette extérieure, il s'agit seulement de la restructurer. Modifié, le RMI pour tous, il faudra le distribuer selon certaines conditions d'exclusion. Corrigée, l'annonce d'une banque publique, on parle désormais d'une banque semi-privée non spéculative. Nostalgiques. En présentant leur programme économique, début décembre, Pablo Iglesias et les siens ont fait l'apologie de la social-démocratie scandinave, sans faire désormais référence au modèle vénézuélien ou bolivien. De Hugo Chavez à Olof Palme, un sacré virage ! ironisait le quotidien ABC. Pour moi, souligne l'économiste José Ignacio Torreblanca, ce sont des nostalgiques d'un age d'or social-démocrate qui ne reviendra plus. Leur marketing économique n'a pas le pragmatisme des Scandinaves qui, eux, savent que la solution passe par un système plus productif, flexible, compétitif et plus ouvert à la globalisation. En attendant, les militants de Podemos profitent de la popularité que procure la virginité politique. Un sondage de l'institut Metroscopia montre que la corruption est - derrière le chmage (25%des actifs) - la deuxième préoccupation des Espagnols. A chaque nouveau scandale dans les médias touchant socialistes ou conservateurs, Podemos grimpe dans les sondages, estime le politologue Ignacio Sánchez-Cuenca. Beaucoup d'insatisfaits ne souhaitent peut-être pas qu'ils prennent le pouvoir, mais ils ont en tout cas bien l'intention de ficher une peur panique aux deux grands partis traditionnels !


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